samedi 26 juillet 2008

3 aout 2008 Lanzhou (Ganshu)- Xi'An (Shaanxi), entre culture et cultures.

Lanzhou, dans le Ganshu est l'etape mythique des routes de la soie. C'est ici qu'elles s'y rejoignent. J'ai aime cette ville, la premiere reellement sous influence chinoise Han. Malgre son allure de megapole de 3 millions d'habitants et ses buildings qui bornent la cite sur plus de 20 kilometres entre fleuve jaune et montagne, elle conserve des allures de ville de province. On flane en famille, pratique la gymnastique ou la musique traditionnelle sous les ombrages de ses parcs au charme paisible. Les rives du fleuve sont animees et la foule deambule sur les promenades a toute heure. Le soir venu, les rues sont soudain prises de frenesie. Les restaurants ambulants et des marchands de toutes sortes envahissent les trottoirs qui descendent de la grande mosquee au fleuve. Les boulevards et les rues adjacentes se transforment alors en fourmiliere humaine coloree et bruyante. Pourtant, de la meme facon a 23 heure, la foule s'evanouit pour faire place au ballet du nettoiement. Une ascension de 20 kilometres me libere de ce dragon humain. La route serpente sur la crete des montagnes qui bordent la vallee jusqu'a Tianshui. Quel spectacle! l'homme a au fil des siecles transforme le paysage en tableau impressionniste grandeur nature. Les cultures en terrasses y sont autant de touches de couleur. Tout en bas, le Wei He deroule son mince ruban jaune dans une valle profonde, brisee par un seisme ancien qui a laisse des cicatrices ouvertes. C'est la moisson. Le temps est suspendu. Les paysans cultivent avec des bœufs, coupent le ble a la faucille, lient les gerbes, battent au fleau et vannent le grain en famille. Les aires de battage en terre jouxtent de petites maisons de briques aux cours fermees, accrochees par grappe au coteau. Je recois partout le meme accueil, fraternel, enjoue, genereux. J'atteindrai Tianshui apres une nuit de camping force. Un taxi me conduira pour 10 Euro aller retour a 25 km de cette cite ancienne. Une montagne sacree, le Maiji Shan, dite "montagne de la meule de foin" en raison de sa forme, se dresse au milieu des pics a la vegetation luxuriante. Des artistes du premier siecle de notre ere ont sculpte au centre de la paroi verticale, a plus de 80 metres de haut, un Bouddha geant encadre par deux Bodhisattvas. Des escaliers vertigineux conduisent aujourd'hui le visiteur a decouvrir plus d'un millier de grottes ou de niches qui abritent des divinites en bois et pierre polychromees. De meme les falaises nord de la ville de Tianshui abritent sous leurs frondaisons de merveilleux temples Taoistes troglodytes. Mais pas le temps de s'attarder. J'emprunte le lendemain un etroit boyau de route defoncee par le ballet inscessant des camions qui achevent la construction du troncon de l'autoroute reliant Tianshui a Baodji. La pluie toute la journee et la boue des travaux me feront prendre en pitie par un couple de villagois qui m'hebergera alors que la nuit tombee et les nombreux tunels sans eclairage avaient eu raison de ma determination. Le lendemain, a quelques kilometres de la, attire par un majestueux portique de pierre blanche et une procession de gens, j'aurai la belle surprise d'assister a un spectacle d'opera traditionnel chinois itinerant. Chants aigus et lansinants des concubines, voix grave des princes, beaute des masques et des maquillages, les personnages dansent et captivent l'attention d'une foule assise a meme le sol et qui contraste par sa simplicite. Baodji referme le verrou sur la montagne du Gamshu et ouvre la porte du Shaanxi sur une large plaine fertile qui me conduira en deux etapes jusqu'a Xi'An fin de la route de la soie. Mais c'est une autre histoire...

mardi 22 juillet 2008

3 aout 2008 Meli-melo chinois

Les chinois mangent a toutes les heures de la journee. Les restaurants sont nombreux, la nourriture abondante et de bonne qualite. Le plat le plus populaire dans les provinces de l'ouest et du centre se compose d'un bol de pates fabriquees devant vous, cuites au walk avec un assortiment de legumes frais, haches menu, agrementes d'une sauce aux epices varies. Le lendemain vous saurez si votre choix d'echoppe etait judicieux et l'hygiene de preparation suffisante, bonne chance! - Tout parle: les feux, les calculatrices, les bus, les engins qui reculent, les peages, les montres...mais en chinois bien sur! - Les feux tricolores sont surmontes d'un decompte de secondes qui ne depayserait pas les basketteurs. Attention toutefois: c'est l'auto arbitrage, alors gare a vous! - A propos de basket, pour les jeunes filles la mode ici est sport: jean, tee-shirt ou sweet-shirt et baskets pour toutes.- Les prix pratiques sont particulierement bas: Vous mangez pour 5 Yen (50 c d'Euro). Vous dormez dans un trois etoiles pour 10 ou 15 Euro, petit dejeuner inclus, avec un service diligent. Les hotels sont superbes et immenses. Votre bière ou soda vous coute 30 centimes d'Euro et une bouteille d'eau minerale 15 c. Les petits services sont rendus spontanément et gratuitement, avec la volonte du meilleur l'accueil. Etonnant non?

mardi 15 juillet 2008

27 juillet 2008 Qinghai, je me fais mon cinema!

Le Qinghai jadis traverse par la route sud de la soie ouverte par Marco Polo, se compose geographiquement d'un immense desert a l'ouest, de hautes montagnes a 5000 m et de vallees profondes au nord, enfin de l'acces au plateau Tibetain au sud. Vous placez le tout a une altitude moyenne superieure a 3000 m, vous y ajoutez quelques cols a 3800 m et vous avez le decor parfait pour le film des etapes de cette deuxieme province Chinoise de l'ouest. Une touche de lumiere du soir pour une bonne photo, une vallee enserree dans un etroit boyau entre des pans abruptes, arides, une veine d'eau que l'on passe a gue plusieurs fois, quelque rare verdure, un gardien geant haut de 3850 m dresse a l'entree de cette porte etroite, une piste qui flane en meandres tendres et lents, une perdrix rouge et sa compagnie de poussins pour le cote attendrissant et sauvage viennent completer la prise de vue. Les reperages placent en reserve cinq autre lieux de tournage: un desert de cailloux et de dunes ondulantes avec par sequence des tumulus ronds comme des pates de sable geant retournes et faconnes par le vent; des lacs, le Gan Hu vert emeraude d'ou l'on extrait le sel, le Qinghai Hu, immense, bleu acier, ou l'on vient profiter de la pleine nature; une grande ville, Xining 770000 habitants, la capitale du Qinghai, situee en son extremite est, bruyante, animee, cosmopolite ou toutes les religions se côtoient en quelque pas; et enfin les temples tibétains de Huangzhong situes a 26 km de la capitale et Taoistes troglodytes de Bashen Si, dont les falaises bordent la ville au nord. Ils exhibent une architecture et un mobilier millenaire. Les touristes locaux les visitent au milieu des fideles qui prient des divinites recouvertes d'or et de soie. Pas de film sans hero. J'en serai un malgre moi. Car mes limites sont vite atteintes. Passe les carrieres de Mangnai Zhen, puis Huatugou la derniere ville, je suis aspire par le sable. Minuscule insecte cyclopedique, je lutte contre un vent de sable qui pique, sans reserve d'eau suffisante, des dunes a n'en plus finir et 4 nuits sous la tente ballotee par la tourmente. La production me poussera a en repousser le seuil. Car ici il n'y a rien. Compare, le tour du Takmaklatan est un pre-desert parseme d'oasis pour palais delicats. Tout film d'aventure a ses references historiques. J'imagine les caravaniers de marchands en l'an 1500. Chameaux et chevaux lourdement charges, avec quelle eau, quelle nourriture et quelle orientation avancaient ils en pleine insecurite? Mais revenons au scenario. Il faut ici prevoir les seconds roles qui s'emploieront naturellement a occuper le premier plan. Une cuisiniere de la DDE locale et des restaurateurs sous tente, pour le moins inattendus au detour de la route, qui m'accueilleront me fournissant eau et nourriture. Deux camionneurs qui au lieu de me transporter dans une ville fantome situe theoriquement a 40 km, me feront passer une nuit blanche, brise dans la cabine, pour me debarquer a Delhingha 240 km plus loin a 5h30 du matin! Deux policiers en jupon, une gentille souriante parlant Anglais et une mechante austere, fermee. Toc toc a la porte de l'hotel a peine franchie. "Cette cite est interdite aux etrangers, votre bus pour Xining vous attend dans 1/2 heure". Ces 500 kms me reduiront encore un peu plus. Car cette partie du parcours emprunte par l'excellente nouvelle route G 315 non repertoriee sur la carte traverse une zone occupee par des Tibetains. Visages ronds, joues rosees ils y ont érige des lieux de priere. Ils vivent au bord du lac selon des rites ancestraux, en tenue traditionnelle ceints de draps lourds, chapelets en jade, bois et os au poignet. On ne melange pas les heros et les simples figurants tout de meme! Un moine tibetain parlant Anglais me fera connaitre son monastere. Tres peu de texte pour les seconds role. Il ne m'en dira pas beaucoup plus egalement sur sa condition, sinon que son culte et sa liberte de circulation sont libres. L'epilogue du scenario me conduira a reprendre avec bonheur mon velo pour deux etapes de 120 kms menees bon train, si j'ose ecrire, vers Lanzhou, dans la province du Ganshu, au bord du fleuve jaune qui deverse son flot entre des vallees encaisees. Mais c'est une autre histoire...

27 juillet 2008 Chinoiseries

Autre continent, autre peuple, autre culture: ce qui est en Chine une normalite des us et coutumes, s'avere pour nous Europeens choquant, voire meme insupportable. Je vous livre pele-mele ce florilege de la vie locale chinoise. Les toilettes publiques sont sans porte ni cloison. Les chinois ont un rapport sans pudeur concernant le corps, mais ne parle jamais de sexe y compris dans les publicites pour la lutte contre le sida. On ne jette pas le papier usage dans les wc mais a cote dans une corbeille...a odeurs. On ne se mouche pas en public avec un mouchoir, mais avec ses doigts en obturant alternativement les narines, l'authentique mouchoir sportif. On crache, on rote, on parle fort, tres fort au telephone en public sans complexe aucun. La curiosite est un vilain defaut affirme le proverbe...occidental surement ! Car pour les chinois la curiosite est tout a fait naturelle. On n'hesitera pas a vous enlever des mains un objet personnel pour voir comment il fonctionne. On klaxonne a tout va, surtout si l'on est deliberement en infraction! En regle generale, le code de la route est en application sous haute surveillance policiere, mais on peut tout se permettre, couper la route, changer de file enfin surtout ne pas se préoccuper des autres usagers. Cette regle numero 1 s'applique pour les files d'attente au guichet notamment. L'heure officielle est reglee sur Beijing, mais l'heure locale est de moins 2 heures selon la region. Avouez qu'il y a de quoi perdre son latin. Etonnant non?

dimanche 6 juillet 2008

20 juillet 2008 La Chine de l'ouest, le choc des cultures

La Chine, j'en avais reve! 6000 km apres mon depart de Jaude le 1er mai, l'emotion est bien au rendez-vous. Les paysages de cette partie de l'extreme ouest du Xinjiang sont grandioses. Le vent de sable mord le rouge brun de la montagne aride, escarpee et les pics acérés forment de longs couteaux qui dechirent le ciel d'un bleu pur. Quelques oasis disperses ca et la, les maisons basses des villages en pise et des chameaux en liberte me transportent en alternance du grand colorado au sud marocain. L'orage et un col a 3000 m'obligent a monter la tente d'urgence a flanc de montagne, en bord de route. Las, c'etait sans compter sur les malheurs de camionneurs immobilises en pleine nuit exactement 30 m en face de mon vulnerable campement! Un someil perturbe, le vent de face, les longues montees sous une chaleur torride, la fringale et cette ville qui n'en fini pas de de se montrer rendent les 150 km de la deuxieme etape particulièrement penibles. Pourtant, les portes aux couleurs vives des maisons basses des faubourgs de Kashgar dissimulees derriere des haies de peupliers filiformes, laissent entrevoir des cours, des jardins d'abricotiers et des vignes en treilles rafraichissants. La ville vous saisi d'un coup et c'est une fourmilière humaine de collegiens a deux roues qui saluent mon entree. Kashgar, c'est le grand choc des cultures continentales. C'est la plaque tournante cosmopolite des routes de la soie. L'Orient a rendez-vous ici avec l'Asie, l'Inde et l'Occident reunis. La ville est de configuration chinoise, propre et moderne, mais laisse vivre au rythme des Ouighours des quartiers entiers de bazars, marches et restaurants de plein air. L'instant pour moi de faire enfin le plein d'argent, de reparer une nouvelle fois mon velo des affres de la route Kyrghyz et je repars pour Yengisar. . Ce Thiers Ouighour, specialisee dans la fabrication des couteaux, est situee a 70 km de Kashgar, sur la route historique meridionale de la soie que j'ai choisi de suivre. Elle ouvre les portes du desert tant redoute du Taklamakan. Franck, jeune eleve ingenieur de Nantes que j'ai rencontre a l'hotel acheve ici un periple en chine. Il combine la connaissance du mandarin et la patience de la negociation asiatique. Nous percons ainsi le secret de la fabrication de ces fameux couteaux guerriers. Vehicules en moto par notre vendeur a travers une medina ombragee bordee de ruisseaux, nous parvenons jusqu'a un atelier familial ou pere et fils perpetuent un savoir faire ancestral. A cette epoque toutefois on ne connaissait pas l'acier suedois! Car c'est bien par une savante transformation de roulements a billes de camion hors service que ce seigneur des anneaux fait naitre le fameux couteau. Sa lame est bleutee et tranchante comme un rasoir, gravee en creux et regarnie de laiton sur un simple brasero de charbon de bois. Mais deja le desert plat de cailloux et de sable enveloppe l'horizon d'un halot gris diffus et s'installe maintenant de part et d'autre de la route qui file vers Hotan. Je suis en quete de l'immense oasis de Yarkant. Des colonnes de sable tournoies ca et la brusquement en geisers ephemeres. Des fumeroles de poussieres dansent comme des feux follets agites par un vent malefique sur l'asphalte brulant. Je decide finalement de prendre le bus jusqu'a Qarkilik pour rattrapper mon retard et echapper a cet enfer porte a plus de 40 degres. Le desert, les controles de police, les fraiches oasis, les grandes avenues modernes, les petites villes en peripherie, mixent tour a tour une vie rurale et urbaine localisee et se succedent en alternance sur cette route qui borde le Xinjiang au sud. Je suis en route pour la chine des Han, la chine mythique du Qinghai et du Gansu dont Xian est la derniere etape de la route de la soie. Mais c'est une autre histoire...

samedi 5 juillet 2008

20 juillet 2008 La frontiere en grandes pompes.


C'est avec un peu d'appréhension que je me presente a l'imposant poste frontiere chinois d'Erkesh Tam. Si le materiel de controle est du dernier cri, la preposee egalement. Les sons gutturaux qu'elle profere a l'intention de ses subordonnes font fremir. Bref, elle n'est pas des plus aimable. Il est temps de sortir mon joker, une lettre du Maire de Anshan, notre ville jumelle, preparee avec le concours le la mission des relations internationales de Clermont, me declinant es qualite et soulignant l'esprit olympique de mon voyage. Apres avoir verifie les contacts chinois certifies par les seaux, le responsable, qui ne l'etait pas, fait remonter l'information au plus haut niveau. Et c'est ainsi que je me suis retrouve entoure par le commandant du poste frontiere et de ses adjoints pour une serie de photos officielles immortalisant mon arrivee sur le territoire chinois. Un accueil en grandes pompes...a velo bien sur!

mercredi 2 juillet 2008

13 juillet 2008 Autant en emporte le temps

Passer de la plaine a la haute montagne n'est jamais simple,tous les coureurs professionnels vous le diront. Si vous rajoutez une surcharge de 30 Kg et que la DDE locale vous abandonne a votre triste sort d'aventurier dans le lit de cette riviere sans eau qui sert de route, tout bascule. Je ne compte plus en kilometres, mais en metres d'altitude, plus en moyenne horaire, mais en heures restantes pour atteindre ces pics a plus de 3500 metres. Parti de Osh, Kyrghystan du sud, ville frontiere avec l'Ouzbekistan au demeurant agreable en direction de la passe d'Erkesh-Tam, mon parcours va de surprise en surprise. D'abord celle de rencontrer trois chasseurs alpins de Chambéry en mission de cooperation. On a beau dire, cela fait du bien de parler sa langue natale apres maintenant presque 2 mois de voyage. Puis celle de decouvrir une route en reconstruction des les faubourgs de la cite. Elle fait l'objet d'un programme de developpement du commerce chinois, en raison des centaines de camions marques du sceau CHN qui l'empruntent tous les jours. Le terme est prevu en 2010. En attendant le precieux asphalte, c'est quelque 210 Kms de galets et 4 cols plus haut que le Galibier que je devrai franchir. C'est enfin la sensation d'etre infiniment petit dans ces immenses espaces de montagne. Je decouvre tout d'abord une agriculture de montagne dans des vallees encaisses ou coulent des ruisseaux a l'eau cristalline. Autour de petits villages abrites dans la verdure luxuriante au pied des flancs abruptes d'une montagne rouge ocre, c'est le temps de la moisson et des fenaisons pour les villageois. En prenant de l'altitude, j'atteinds bientot les hauts plateaux de la steppe Kyrghyz bordes au sud par les montagnes du Pamir dont les neiges eternelles culminent a 7000 metres. Le spectacle est grandiose si ce n'est qu'une couche de glace sur ma tente ne me fais pas regretter d'avoir dormi dans mon cuissard. Les nomades qui vivent ici dans des yourtes traditionnelles sont tres pauvres mais vivent de leur troupeaux. Des centaines d'enfants m'arretent a chaque instant pour prendre une photo, juste le temps de sourire ensemble sans autre demande. Le cheval et l'ane pour les basses besognes y sont rois. Pour combien de temps encore? Les camions devoreurs de cette nature vehiculent dans leurs flancs d'acier la civilisation occidentale. C'est ainsi et les rivieres pourpres qui charrient comme des veines le sang ocre arrache a la montagne pleurent deja ce temps ou le temps ne comptait pas.

13 Juillet 2008 Toi l'Auvergnat

Mon immense joie d'atteindre la frontiere Chinoise fait bien vite place a une angoisse car je trouve une barriere fermee pour deux jours. Comment dormir en securite, sans argent, coince sur un perimetre hostile, entre un col a 3000 metres, un espace frontalier dont on me refuse l'acces temporaire et un campement de recuperateurs en tout genre qui tente de survivre ici! Je ne tarde pas d'ailleurs a subir les talents de l'un d'entre eux qui me subtilise les 10 Euro et 10 roubles Russe qui me restaient. Demuni de tout, je trouve finalement refuge a 2 kilometres en amont aupres de deux fonctionnaires du ministere des transports Kyrghyz employes la a taxer les camions surcharges. Leur hospitalite va au dela de la generosite, elle est protectrice, rassurante, familillale. Ils m'offriront leur condition de vie tres precaire, sans eau ni electricite, dans un habitat de campagne en tole qu'ils occupent par roulement tous les 10 jours. Je mangerai de la marmotte braconnee, je le comprendrai apres avec un dessin et on dansera a 3000 metres sur la route au son de rythmes orientaux. Minuscule point sur une carte, longtemps un reve, Erkesh-Tam est devenu ce petit village d'eleveurs accroche a la montagne. Bien au dela Erkesh-Tam, c'est pour moi l'Auvergnat, Nozaraliev et son ami Kamchibek mes deux amis Kyrghyz qui m'ont offert trois bouts de bois dans un vieux poil en fonte quand dans ma vie il faisait froid.