lundi 11 août 2008

16 aout 2008 Le tiers du monde en 80 jours

Parti de Jaude le 1er mai, j'atteins Beijing le 7 au soir apres 80 jours a velo et quelque 10 000 kilometres parcourus a travers 10 pays. Les dernieres etapes se sont averees penibles. La fatigue accumulée, la chaleur de l'asphalte, la monotonie des trajets rectilignes et l'extreme pollution ont engendre une lassitude d'atteindre enfin Beijing. J'en ai mare d'etre assis sur cette selle, mare de supporter une douleur permanente aux poignets, a la fesse et aux genoux. Je sature de comptabiliser les kilometres, de manger la poussiere de cette terre de chine soulevee par les camions sur des routes defoncees et d'avaler du charbon dans des vallees industrielles. Heureusement qu'un abcès dentaire est survenu pour me remobiliser mentalement! Pourtant, ces derniers 700 km ont apporte leur lot de paysages somptueux, de rencontres chaleureuses de sites historiques inoubliables et bien entendu de surprises. Cette partie nord de la region du Shanxi alterne une plaine fertile irriguee ou poussent des arbres fruitiers et du maïs et une montagne plus aride qui s'apparente aux Cevennes ou au sud des Alpes, parfois a l'Auvergne. La route prend tour a tour des allures de piste africaine dans les villes, de departementale qui s'attarde a flanc de montagne ou de 2 fois 4 voies rectilignes interminables dans la plaine. Des cols a plus de 1500 metres jalonnent ca et la l'itineraire. Ils me rappellent etrangement la Croix Morand. La vue panoramique sur les vallees est grandiose malgre le ballet incessant des camions en quete de la precieuse pepite noire de charbon. Cette region est aussi particulierement riche en sites culturels. Mon trajet en tenait compte avec tout d'abord la visite de Pingyo, authentique cite chinoise aux maisons bien conservees a par une ceinture de remparts renoves. Tours de garde, portes monumentales, cours interieures ombragees, facades en bois peintes et toits de tuiles vernies vous ramenent tout droit en 1500. Cette ville a preserve son ame malgre un tourisme qui envahi de plus en plus les echoppes. Je rencontrerai ensuite pour la premiere fois la grande muraille dans la campagne vers Shanyin puis au nord de Datong. La, pas de visiteurs, les fortins et le mur sont en terre, degrades par le temps. Seuls quelques animaux de ferme profitent de l'ombre dans l'indifference generale. Yungang enfin pres de Datong revele son patrimoine mondial de l'humanite. Des chefs d'oeuvre, Boudhas et Bodhisvattas monumentaux polychromes siegent dans des centaines de cavites taillees dans la falaise au millieu d'un foisonnement de details sculptees finement dans la roche en frises ou en scenes. Mais comme toujours se sont les rencontres qui donnent un sens a mon voyage. A Xiangning c'est l'accueil chaleureux d'un hotel a 80 yen (8 euro), ou ma logeuse me lavera mes maillots impregnes de sueur et m'offrira un copieux petit dejeuner. Ici, c'est un depart matinal au millieu de 30 personnes et de taxis venus tout specialement m'encourager! Ailleurs, c'est une invitation a prendre le the en famille dans une maison bien fraiche par 35 degres dehors. La enfin, ce sont des pommes que l'on vous offre en regrettant que vous ne puissiez en emporter d'avantage! C'est aussi la visite d'une fabrique de briques et le plaisir de montrer un savoir faire ancestral toujours dans la bonne humeur et la volonte de faire plaisir a cet etrange hote casque. Quelques surprises viendront rompre la monotonie des longues heures de trajet. D'abord les chinois construisent partout, tous les jours, toutes les nuits, des immeubles enormes, des tours elevees, des ouvrages d'art, des boulevards, des lotissements, des commerces, bref des villes entieres, des parc de loisir et tous les reseaux necessaires. Entre Datong et Beijing j'ai denombre 12 trains de 800 m tractes par 4 locomotives electriques, 2 en tete, 2 au milieu, 6 dans un sens charges au maximun de charbon et 6 pour prendre le relais dans l'autre sens. Cette puissance economique est impressionnante et pourtant ont on dit ici qu'elle sera insuffisante pour faire face au nouveaux besoins des cet hiver! En contre partie, une poussiere permanente est en suspension dans l'air et les villes de Xi Xiam, Yanguangu et Fenyang me transformeront ma mine en gueule noire! C'est enfin la ville de Taiyan dont je n'avais jamais entendu parler et qui etale ses 2 millions d'habitants au long d'avenues modernes interminables dont seul mon GPS saura m'extraire. Ainsi va la Chine d'aujourd'hui, enorme puissance mondiale et Beijing, qui brille de mille neons, en est la vitrine doree. Mais la, c'est aussi l'histoire du sport...

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