dimanche 6 juillet 2008

20 juillet 2008 La Chine de l'ouest, le choc des cultures

La Chine, j'en avais reve! 6000 km apres mon depart de Jaude le 1er mai, l'emotion est bien au rendez-vous. Les paysages de cette partie de l'extreme ouest du Xinjiang sont grandioses. Le vent de sable mord le rouge brun de la montagne aride, escarpee et les pics acérés forment de longs couteaux qui dechirent le ciel d'un bleu pur. Quelques oasis disperses ca et la, les maisons basses des villages en pise et des chameaux en liberte me transportent en alternance du grand colorado au sud marocain. L'orage et un col a 3000 m'obligent a monter la tente d'urgence a flanc de montagne, en bord de route. Las, c'etait sans compter sur les malheurs de camionneurs immobilises en pleine nuit exactement 30 m en face de mon vulnerable campement! Un someil perturbe, le vent de face, les longues montees sous une chaleur torride, la fringale et cette ville qui n'en fini pas de de se montrer rendent les 150 km de la deuxieme etape particulièrement penibles. Pourtant, les portes aux couleurs vives des maisons basses des faubourgs de Kashgar dissimulees derriere des haies de peupliers filiformes, laissent entrevoir des cours, des jardins d'abricotiers et des vignes en treilles rafraichissants. La ville vous saisi d'un coup et c'est une fourmilière humaine de collegiens a deux roues qui saluent mon entree. Kashgar, c'est le grand choc des cultures continentales. C'est la plaque tournante cosmopolite des routes de la soie. L'Orient a rendez-vous ici avec l'Asie, l'Inde et l'Occident reunis. La ville est de configuration chinoise, propre et moderne, mais laisse vivre au rythme des Ouighours des quartiers entiers de bazars, marches et restaurants de plein air. L'instant pour moi de faire enfin le plein d'argent, de reparer une nouvelle fois mon velo des affres de la route Kyrghyz et je repars pour Yengisar. . Ce Thiers Ouighour, specialisee dans la fabrication des couteaux, est situee a 70 km de Kashgar, sur la route historique meridionale de la soie que j'ai choisi de suivre. Elle ouvre les portes du desert tant redoute du Taklamakan. Franck, jeune eleve ingenieur de Nantes que j'ai rencontre a l'hotel acheve ici un periple en chine. Il combine la connaissance du mandarin et la patience de la negociation asiatique. Nous percons ainsi le secret de la fabrication de ces fameux couteaux guerriers. Vehicules en moto par notre vendeur a travers une medina ombragee bordee de ruisseaux, nous parvenons jusqu'a un atelier familial ou pere et fils perpetuent un savoir faire ancestral. A cette epoque toutefois on ne connaissait pas l'acier suedois! Car c'est bien par une savante transformation de roulements a billes de camion hors service que ce seigneur des anneaux fait naitre le fameux couteau. Sa lame est bleutee et tranchante comme un rasoir, gravee en creux et regarnie de laiton sur un simple brasero de charbon de bois. Mais deja le desert plat de cailloux et de sable enveloppe l'horizon d'un halot gris diffus et s'installe maintenant de part et d'autre de la route qui file vers Hotan. Je suis en quete de l'immense oasis de Yarkant. Des colonnes de sable tournoies ca et la brusquement en geisers ephemeres. Des fumeroles de poussieres dansent comme des feux follets agites par un vent malefique sur l'asphalte brulant. Je decide finalement de prendre le bus jusqu'a Qarkilik pour rattrapper mon retard et echapper a cet enfer porte a plus de 40 degres. Le desert, les controles de police, les fraiches oasis, les grandes avenues modernes, les petites villes en peripherie, mixent tour a tour une vie rurale et urbaine localisee et se succedent en alternance sur cette route qui borde le Xinjiang au sud. Je suis en route pour la chine des Han, la chine mythique du Qinghai et du Gansu dont Xian est la derniere etape de la route de la soie. Mais c'est une autre histoire...

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