jeudi 19 juin 2008

29 juin 2008 Comme si Aral n’existait pas

Aral evoque pour les anciens qui vivent encore dans ce basin, des bateaux de peche, le conditionnement du poisson, tout un monde des travailleurs de la mer aujourd’hui disparu, victime de la guerre economico-politique que sont livres l’URSS et les USA dans les annees soixante. En detournant l’eau des deux fleuves qui alimentent la mer d’Aral, la Sydarya au nord et l’Amudarya au sud, au profit de l’intense mono-culture du coton en Ouzbekistan et du ble au Turkmenistan, la mer retrecie lentement, victime du manque d’eau. Cette situation accentue le manque d’evaporation, donc de precipitation, installant irreversiblement un climat de type desertique, dont la premiere conséquence entraine la cristallisation du sel. Un Malheur n’arrivant jamais seul, ces cours d’eau autrefois poissonneux, sont devenus poison eux aussi pour les sediments en charriant des tonnes de pesticides ou autre phosphates dispenses au nouvel “or blanc”. La mer agonise sous une chaleur torride. Et les habitants dans tout ca me direz-vous? Et bien ils vivent normalement, de presque rien, du commerce au bazar quotidien, de quelques cultures maraicheres, de petits services, de quelques touristes temoins impuissants de ce passé revolu. Je rencontrerai ainsi Paul Blakmore photographe Australien venu photographier le cimetiere des bateaux pour un livre en preparation sur les mer du monde. Un musee retrace sans nostalgie la vie a Aral en 1920, insistant sur les traces de vie primitive trouvées ici, comme pour mieux defier le futur et l’espoir d’un retour de la mer. Ils vivent comme vous et moi, enfin presque, sans eau courante la plus part du temps, avec des restrictions de courant electrique. Lorsque ce n’est pas le cas, ils dansent dans les cafes au son des amplis pousses au maximum sur une techno ou de vieux Jo Dassin remixes sur des rythmes orientaux: ‘comme si Aral n’existait pas’. J’effectuerai avec difficulte l’etape Aral-Kasaly, 130 kilometres de paysages arides, composes de dunes de sables ou de colines de craie ou l’on a plante des palisades pour stopper le sable. Les 37 degres en plein desert, avec peu d’eau, un vent de ¾ face, sans rencontrer ame qui vive m’inciteront a prendre un train pour passer la frontiere et rejoindre Tashkent capitale de l’Ouzbequistan et obtenir mon visa, precieux cesame pour la Chine. Mais c’est une autre histoire…

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